2.5.24

Messe annuelle célébrée à la Chapelle Saint-Clair de l’Hermitage

 


                                                                    Madame, Monsieur,


Vous êtes bien cordialement invité(e)(s) à participer nombreux à la messe annuelle célébrée à la Chapelle Saint-Clair de l’Hermitage, au Pont Dom-Guérin en La Bazouge-du-Désert, le :


Dimanche 26 mai 2024, à 10 h 30,

par le Père Bernard Heudré, président d’honneur de notre Société.








23.3.24

DES DROITS ET DES TAXES OU LA PANCARTE DE DEVOIRS DE 1783

 

En 1783, sortait des presses de l’imprimerie de Nicolas Vatar, imprimeur de « Nos seigneurs des Etats de Bretagne », à Rennes, une Pancarte des Devoirs « que les manants et habitants de la ville et faubourgs de Fougères et bourgeoisie de Saint-Sauveur-des-Landes ont accoustumé de payez pour les marchandises ». Il s’agissait en fait de collationner et de mettre à jour des anciens règlements remontant parfois au XVIème siècle, afin de fixer les tarifs des droits et des taxes sur les marchandises vendues ou achetées à Fougères en réaffirmant au passage les droits du baron de Fougères sur le commerce, dus notamment par les marchands bourgeois de la ville mais aussi par ceux de Saint-Sauveur-des-Landes, en référence aux temps lointains où les barons de Fougères avaient fait de cette paroisse une terre de prédilection.






Dans ce document conservé aux Archives municipales de Fougères (CC 3-24) nous apprenons ainsi qu’il est de coutume que les habitants de la ville doivent depuis toujours 12 deniers et les bourgeois 18 au baron de Fougères, dont la moitié est payée le lundi qui suit la foire de la Chandeleur et l’autre moitié après la foire de la Pentecôte. Le bourgeois, s’il veut tenir commerce, doit avoir pignon sur rue ou utiliser les étals des halles ; il ne peut être marchand ambulant. Ne peut donc être bourgeois qui veut. Le règlement est précis : « aucun ne peut user de devoir de bourgeoisie qu’il n’est fils de bourgeois ou qu’il n’y ait  dix ans entiers et parfaits qu’il soit ordinairement demeurant en la dite bourgeoisie, ayant terres ou maisons en icelle, et fait le bon gré du prévost dit coutumier dudit seigneur de Fougères en manière accoutumée ». Une fois admis et reconnus, les bourgeois s’engagent à ne pas laisser circuler leurs marchandises hors de la ville sans en payer les taxes afférentes.

 

Pour les taxes, nous sommes assez loin de notre TVA actuelle, le calcul est très compliqué puisqu’il varie selon la nature des marchandises vendues. Le règlement a l’avantage d’être assez instructif tant sur le plan de la fiscalité que sur celui des marchandises que l’on pouvait alors trouver sur les marchés de Fougères. Les grains sont taxés de 3 deniers par boisseau « tant du vendeur que de l’achepteur ». A part les céréales dont les contenances sont facilement mesurables, il semble que la taxation s’applique à la charge, ainsi un grand panier est autant taxé qu’un petit, ce qui est vrai aussi pour le pain, le sel et le poisson. Le vin est taxé de 20 deniers par pipe valant 2 barriques, soit 467 litres et le cidre, 10 deniers. Le beurre, la graisse, le suif et l’oing (graisse d’animaux) sont taxés de 2 deniers « par chacun poids » (un poids de beurre valait environ 8 kg 900). La laine, le fil, la filasse sont taxés selon leur qualité.

Les animaux sont taxés de 10 deniers pour les chevaux et les bovins, « les bestes aumailles », de 5 deniers pour les brebis, de 12 deniers pour les porcs, les chèvres et les daims. Les taxes sur les poissons nous renseignent sur les variétés que l’on pouvait trouver à Fougères. On parle de « poisson fraits de mer » et l’on énumère le tarif des taxes différentes sur le hareng, saur ou salé, la raie seiche, la morue fraîche ou salée, le saumon frais ou salé mais aussi la baleine taxée à un sol. Le hareng et la morue sont souvent conditionnés en barils car on en consomme beaucoup pendant le carême. C’est le prévôt qui fixe la taxe « pour la place des tonneaux et cuves, une pièce honnête pour chaque espèce de poisson ». Par ailleurs, nous trouvons encore l’épicerie, le fromage, les oranges et les citrons, les volailles, les pois et les fèves. Le sucre et les amandes sont taxés à 12 deniers, le poivre et le gingembre à 3 sols. L’huile est conditionnée soit en baril ou en peau de bouc ou de chèvre. Denrée rare, tout comme les figues, le raisin et les pruneaux, l’huile et ces marchandises sont aussi taxées lourdement.

 

Mais on vend aussi du fer, de l’acier, de l’étain, du plomb, de l’airain et autres métaux. Les cercles qui sont utilisés pour les barriques de cidre sont taxés de 3 deniers la douzaine. Parmi les marchandises dites cordées, se trouvent les draps, les toiles, la mercerie et aussi « la trincaillerie et autres marchandises quelconque » Des taxes sont perçues aussi sur les drogues comme la noix de Galles, l’alun et la couperose et sur la vaisselle faite de poteries de terre et de vaisselle de bois. Les vanneries et paniers de toutes sortes, les arbres greffés, pommiers, poiriers, cerisiers n’échappent pas non plus à la taxe, tout comme le commerce des peaux parmi lesquelles on trouve du loup, du renard, du putois, de la marte, de la fouine, du chat sauvage et du loir. Il n’y a guère que les pintiers, estamiers et quincailliers qui échappent à la taxe, encore doivent-ils au prévôt deux objets de leur fabrication par an en guise de redevance.


Marcel HODEBERT




21.3.24

Conférence "A l’origine de la doctrine microbienne : le Docteur Alphonse Guérin, époux d’Anaïs de Pommereul"

 

Vendredi 12 avril 2024, à 20 h 15,

aux Ateliers (salle de conférences)

 

Notre collègue Nicolas Garel fera une communication sur :

 

« A l’origine de la doctrine microbienne :

le Docteur Alphonse Guérin, époux d’Anaïs de Pommereul »

 

« L’année terrible [1870] finissait ; les blessés mouraient "comme des mouches" dans les hôpitaux parisiens. Les plus éminents maîtres de la chirurgie, épouvantés, arrivaient à douter de leur art. Trélat fuyait l’hôpital Saint-Louis après y avoir perdu tous ses blessés ; Gosselin, Verneuil et Nélaton fermaient leurs salles. Broca déposait son bistouri. […] Nélaton disait qu’il faudrait élever une statue d’or à celui qui trouverait le moyen de prévenir l’infection purulente, cause de cette effroyable mortalité. A cette heure, si meurtrière qu’on n’en avait jamais vu de plus sombre, courut dans les hôpitaux un bruit qui causa une stupeur indicible : le chirurgien Alphonse Guérin, dans son service de Saint-Louis, avait obtenu dix-neuf guérisons sur trente-quatre opérés ! »

 

Alphonse Guérin, sa vie, ses œuvres (1897)


 


Dans sa thèse inaugurale sur La Fièvre purulente présentée en 1847, Alphonse Guérin a déjà l’intuition que « les ferments ou corpuscules vivants, contenus dans l’air, sont les agents de la production de l’infection purulente ». Cette théorie, à contre-courant de celles admises jusque-là, peine à convaincre.

 

Malgré les railleries de ses collègues de la section de chirurgie de l’Académie de médecine qui considèrent qu’il n’y a pas lieu de s’occuper de « petits êtres imaginaires », il continue ses travaux avec une « infatigable persévérance » et « une ténacité bretonne ».

 

Dès la fin de 1870, alors que tous les amputés succombent à l’infection purulente dans les hôpitaux de Paris, il développe la technique du pansement ouaté destinée à filtrer les impuretés de l’air avant qu’elles n’arrivent sur la plaie ; les résultats sont alors spectaculaires. Cette « découverte clinique prodigieuse, une sorte de chef-d’œuvre d’expérimentation inaugurée par un inspirateur de génie » ne permit pas pour autant de faire accepter la théorie qui lui avait donné naissance.

 

Plus de vingt ans seront nécessaires pour que la méthode antiseptique ne s’impose… Alors que plus de 3 300 rues, avenues et boulevards portent le nom de Louis Pasteur, pionnier de la microbiologie, la reconnaissance de ce bienfaiteur de l’humanité se fait encore attendre…

 

La conférence est ouverte au public et s’adresse à toutes les personnes intéressées, adhérentes ou non. Vous pouvez donc y amener vos amis.

 

Si ce n’est déjà fait, nous invitons les adhérents à régler leur cotisation 2024.

En outre, un certain nombre d’adhérents sont en retard pour le règlement de leur cotisation 2023 qui ouvre droit à la distribution du bulletin 2023. Les personnes concernées sont invitées à régulariser leur situation auprès du trésorier.

N’hésitez pas à le contacter pour faire le point sur votre situation.


20.1.24

Assemblée générale 2024 et conférences

 

Madame, Monsieur,

 

Vous êtes invité(e)(s) à participer à la prochaine Assemblée Générale statutaire de la Société le :

Vendredi 2 février 2024, à 20 h 15, au Centre Culturel des Urbanistes

Salle Alain Hamelin (rez-de-chaussée)

Assemblée Générale : Bilan moral et financier, règlement de la cotisation 2024, renouvellement partiel du Bureau. Membres sortants mais rééligibles : Mme Suzanne Pellen, Messieurs Patrick Juillard et Marcel Hodebert. Les autres candidatures sont à déposer à l’adresse ci-dessous avant le 25 janvier.

 

Deux conférences seront présentées par nos collègues Henri Hérisset et Marcel Hodebert


1)    « La vie aventureuse d’Auguste-François de Groesquer

impliqué dans la conspiration de Pontcallec», par Henri Hérisset


Né à la fin du XVIIème siècle dans une famille originaire du Trégor mais fixée au Moulin-Blot à Vendel depuis trois générations, Auguste François de Groesquer reste un personnage assez inconnu, semble-t-il, dans le Pays de Fougères. Fervent défenseur des libertés bretonnes et farouche opposant au pouvoir royal, sa vie fut un véritable roman d’aventure, entre exils à répétition, condamnation à mort par contumace, discours enflammés à presque toutes les tenues des Etats pendant 50 ans. Diversement apprécié de ses contemporains et des chroniqueurs qui suivirent, nous essaierons de dégager, à partir de leurs écrits, un portrait de ce personnage haut en couleur dont le nom reste attaché principalement à la conspiration de Pontcallec.

Vendel - Le Logis de Blot


2) « En 1855, pour la première fois Notre-Dame des Marais

processionne en dehors de sa chapelle »,  par Marcel Hodebert

La proclamation du dogme de l’Immaculée Conception par le pape Pie IX en 1854, occasionna, partout en France, de belles fêtes religieuses. A Fougères, les deux paroisses de la ville organisèrent une grande procession mais restèrent dans la limite de leur propre territoire : Occasion manquée de rassembler les Fougerais. A Saint-Sulpice, pour la première fois, la statue de Notre-Dame des Marais fut sortie de son oratoire pour processionner.

La soirée est ouverte au public et s’adresse à toutes les personnes intéressées, adhérentes ou non.


Il est également rappelé aux adhérents, à jour de leur cotisation, que le Bulletin 2023 est disponible et distribué sur place lors de nos séances. Il peut être expédié aussi par la Poste, moyennant votre participation aux frais d’envoi de 8 € à joindre à votre demande près de Nicolas Garel.


24.12.23

LA CHAPELLE SAINT-YVES

 

Il était très difficile aux habitants du Bourg-Vieil (rue de la Pinterie) de se rendre à l'église Saint-Sulpice, située hors les murs de la ville, lorsque les portes étaient fermées et notamment la nuit. C'est ainsi que les habitants de ce quartier ne pouvaient assister à la célébration de la Nativité dans leur église paroissiale la nuit de Noël. Ils décidèrent de bâtir une chapelle à l'intérieur de leur bourg et, en 1429, Jeanne Garnier, femme de Robin Martin, fille d'un ancien trésorier de Saint-Sulpice, donna un terrain situé "entre la maison Jehan Garnier d'un cousté et la maison et courtil de Jamet et sa mère et d'autre cousté abutant d'un bout à la grande rue du bourg et l'autre aux murs et doulves de la clouaison de notre ville devers notre estang de Nanczon...".

La chapelle Saint Yves

Le 4 février 1429, le duc de Bretagne, Jean V, donna deux sols de rente à condition que lui et ses successeurs seraient « remenbrez » chaque dimanche, c'est-à-dire que le clergé devait donner les prières nominales en faveur du duc. L'évêque de Rennes approuva la fondation le 18 mars, mais le prieur de la Trinité s'y opposa. Un accord intervint en 1431 et la fondation de la chapelle Saint-Yves devint effective sous certaines conditions : La chapelle ne devait pas avoir "plus de 8 toises de long sur 4 de large, chaque toise ayant 5 pieds et demi" ; elle ne pouvait pas être agrandie sans le consentement de l'abbaye de Marmoutier dont dépendait la Trinité et les bourgeois de Fougères devaient payer les réparations et prendre en charge son entretien. La chapelle ne devrait contenir ni fonts baptismaux, ni droits de sépulture, ni de sonnerie (sauf un petit clocheton), on n'y administrerait aucun sacrement ni rien qui appartint au droit curial de Saint-Sulpice et on n'y dirait que des messes basses. Des commissaires, enfin, seraient chargés de régler toutes les affaires de détail aux frais des Bourgeois avec l'approbation de l'évêque de Rennes.

 Après un siècle d'existence, la chapelle Saint-Yves était en ruine en 1580. C'est alors qu'elle fut rebâtie par Vincent Martin de Brégel, fondateur du collège. Pendant les Guerres de Religion, les ornements de l'église Saint-Sulpice furent mis à l'abri dans la chapelle ; puis, la Congrégation de l'Immaculée Conception, érigée en 1687, y fixa son siège. En 1694, l'évêque autorisa la congrégation à élever un tabernacle afin d'y exposer le Saint-Sacrement le jour de la fête de l'Immaculée.

Pendant la Révolution, la chapelle fut vendue et convertie en cellier, un plancher la sépare alors en deux étages. Abandonnée et délabrée, la chapelle est rachetée et restaurée en 1854 par les Filles de Marie qui font de Saint-Yves un établissement de bienfaisance et dédient la chapelle à la Vierge de la rue du Bac. Elles y resteront jusqu'en 1886, époque à laquelle les Sœurs de Rillé prirent possession des lieux pour y fonder un ouvroir et une maison de garde-malades. L’ensemble a été depuis vendu à un particulier.

Par M. Marcel HODEBERT