Décès de François Laurent et de Françoise Libert,
assassinés par les Chouans le 4 messidor an II (22
juin 1794).
au village de la Poivrie en Landéan
Acte dressé à Landéan le 10 vendémiaire an 3 (1er
octobre 1794).
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On peut lire :
« Aujourd’hui dix vendémiaire,
troisième année de la république une et indivisible, deux à trois heures de
l’après-midi, par devant moy Julien Ollivier, un des officiers municipaux de la
commune de Landéan, est comparu en la maison commune le citoyen Jean Degasne,
laboureur, demeurant au village de la Poivrie en notre commune, âgé de
quarante-cinq ans, lequel a déclaré que le quatre messidor dernier (c’est-à-dire
de l’an II, soit le 22 juin 1794 – l’année républicaine commençant le 1er
septembre) aux quatre à cinq heures du soir, le nommé François Laurent, laboureur, de la commune de Villamée, fils de
Robert Laurent et de Olive Guiotel, ses père et mère, âgé d’environ trente ans
ayant eu occasion de passer par la route qui conduit de Landéan à Villamée qui
est à quelque distance de la maison dudit Degasne qui était accompagné de Françoise Libert ; ils furent
rencontrés d’une troupe de brigands surnommés Chouans qui les saisirent et les
menèrent tous deux en la demeure dudit Degasne où ils les tuèrent tous les deux
et les mirent en terre dans le jardin dudit Degasne ; Ensuite les brigands
se retirèrent après avoir voulu différentes fois tué ledit Degasne qui nous a
déclaré n’en avoir connu aucun d’eux.
« De laquelle déclaration, ledit Degasne nous a requis de lui
rapporter acte pour servir et valoir aux héritiers dudit Laurent ou être devra
s’assurer de son décès et a dit n’avoir pu faire sa présente déclaration
qu’après les informations qu’il a faite des noms desdits Laurent et de ladite
Libert, et a déclaré ne savoir signer de ce interpellé après lecture ».
Le texte ne nous dit pas si François
Laurent et Françoise Libert était mari et femme. Le nommé Degasne qui a bien
failli y passer lui aussi, ne semblait pas les connaître puisqu’il a attendu
plus de trois mois avant de signaler ces meurtres et qu’avant de le faire,
dit-il, il a voulu s’assurer de l’identité des deux personnes assassinées.
On peut plutôt penser que s’il ne s’est
pas manifesté plus tôt, c’est qu’il avait eu peur de représailles car si on lui
avait laissé la vie sauve, c’était sans doute parce qu’il se trouvait là au
moment où les chouans passaient et il savait sans doute que s’il parlait, ils
ne lui auraient pas fait de cadeau.
Quant à savoir pourquoi François
Laurent et Françoise Libert furent assassinés, on peut se poser ces
questions : S’agissait-il d’une expédition punitive ? Les deux
personnes en cause avaient-elles donné des renseignements aux autorités
républicaines ou avaient-elles dénoncé des chouans du pays ? Ces
assassinats ressemblent bien à des représailles assez coutumières et fréquentes pendant ces années
mouvementées.
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