7.6.24

Décès de François Laurent et de Françoise Libert

 

Décès de François Laurent et de Françoise Libert,

assassinés par les Chouans le 4 messidor an II (22 juin 1794).

au village de la Poivrie en Landéan

 

Acte dressé à Landéan le 10 vendémiaire an 3 (1er octobre 1794).

 

 





On peut lire :

« Aujourd’hui dix vendémiaire, troisième année de la république une et indivisible, deux à trois heures de l’après-midi, par devant moy Julien Ollivier, un des officiers municipaux de la commune de Landéan, est comparu en la maison commune le citoyen Jean Degasne, laboureur, demeurant au village de la Poivrie en notre commune, âgé de quarante-cinq ans, lequel a déclaré que le quatre messidor dernier (c’est-à-dire de l’an II, soit le 22 juin 1794 – l’année républicaine commençant le 1er septembre) aux quatre à cinq heures du soir, le nommé François Laurent, laboureur, de la commune de Villamée, fils de Robert Laurent et de Olive Guiotel, ses père et mère, âgé d’environ trente ans ayant eu occasion de passer par la route qui conduit de Landéan à Villamée qui est à quelque distance de la maison dudit Degasne qui était accompagné de Françoise Libert ; ils furent rencontrés d’une troupe de brigands surnommés Chouans qui les saisirent et les menèrent tous deux en la demeure dudit Degasne où ils les tuèrent tous les deux et les mirent en terre dans le jardin dudit Degasne ; Ensuite les brigands se retirèrent après avoir voulu différentes fois tué ledit Degasne qui nous a déclaré n’en avoir connu aucun d’eux.

« De laquelle déclaration, ledit Degasne nous a requis de lui rapporter acte pour servir et valoir aux héritiers dudit Laurent ou être devra s’assurer de son décès et a dit n’avoir pu faire sa présente déclaration qu’après les informations qu’il a faite des noms desdits Laurent et de ladite Libert, et a déclaré ne savoir signer de ce interpellé après lecture ».

 


Le texte ne nous dit pas si François Laurent et Françoise Libert était mari et femme. Le nommé Degasne qui a bien failli y passer lui aussi, ne semblait pas les connaître puisqu’il a attendu plus de trois mois avant de signaler ces meurtres et qu’avant de le faire, dit-il, il a voulu s’assurer de l’identité des deux personnes assassinées.

 

On peut plutôt penser que s’il ne s’est pas manifesté plus tôt, c’est qu’il avait eu peur de représailles car si on lui avait laissé la vie sauve, c’était sans doute parce qu’il se trouvait là au moment où les chouans passaient et il savait sans doute que s’il parlait, ils ne lui auraient pas fait de cadeau.

 

Quant à savoir pourquoi François Laurent et Françoise Libert furent assassinés, on peut se poser ces questions : S’agissait-il d’une expédition punitive ? Les deux personnes en cause avaient-elles donné des renseignements aux autorités républicaines ou avaient-elles dénoncé des chouans du pays ? Ces assassinats ressemblent bien à des représailles assez  coutumières et fréquentes pendant ces années mouvementées.

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